logo-article

La capitale

Robert Menasse

Avec son roman « La capitale » Robert Menasse remporte le prix du livre allemand 2017. Selon le jury de ce prestigieux prix « Le livre de Menasse indique clairement que l’économie seule, ne pourra pas nous garantir un futur pacifique. » De l’économie on ne parle pas beaucoup dans ce roman, au moins pas d’une façon directe. Par contre, on ressent toujours son poids dans les prises de positions de bureaucrates de l’administration européenne…

Avouons que le cadre choisi est fort peu romanesque : le quartier de l’Europe à Bruxelles avec ses fonctionnaires, ses bureaux, ses commissions, ses réunions à n’en plus finir. Heureusement, Robert Menasse, considéré comme un des plus grands écrivains autrichiens contemporains, a su rendre son roman pas seulement intéressant et intelligeant, mais aussi cocasse et même drôle (même si, parfois, il s’agit clairement de l’humour noir…)

Au début, on croise des personnages sans trop s’attacher, car ils sont assez nombreux et indépendants les uns des autres. Il y a la chyprio-grecque Fenia Xenopoulou et son collaborateur autrichien mal dans sa peau Martin Susman. Ils travaillent dans la commission « Culture et Education » laquelle, pour la plupart des collègues est considérée comme la voie de garage. Mateusz Oswiecki, étrange religieux polonais qui rate sa cible et le commissaire de police belge Brunfaut contrarié par une affaire d’espionnage et d’assassinat, incarnent le volet policier du roman. Deux autres personnages importants sont l’ancien professeur de Vriend, juif rescapé des camps de la mort et pensionnaire d’une maison de retraite ainsi que le professeur autrichien Alois Erhart, dont les parents étaient sympathisants nazis. Erhart, lui, tâche devant le public d’un Think Tank de rendre convaincante la citation de son professeur d’université : «Le XXe siècle aurait dû être la transformation de l’économie nationale du XIXe siècle en économie de l’humanité du XXIe. » Et tous cela face à la montée des nationalismes que Bruxelles semble inapte à endiguer…

Voir dans le catalogue de la BML

Tags

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *