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La barbarie des hommes ordinaires

ces criminels qui pourraient être nous

Daniel Zagury

A travers la présentation de plusieurs cas de figure, l'auteur cherche à explorer les processus qui mènent à des actes barbares, monstrueux et qui paraissent incompréhensibles pour le reste de l'humanité.

L’auteur, psychiatre et expert judiciaire, a observé de nombreux crimes commis par des paranoïaques, psychopathes, pervers. Il aborde dans ce livre le basculement dans la violence d’hommes ou de femmes considérés par ailleurs comme ordinaires par leur entourage . Il montre aussi que cette violence fait banalement partie de la nature humaine, celle de la “misère commune” décrite par Freud. Il aborde aussi la sidération a posteriori de l’entourage qui ne comprend pas ce passage à l’acte. Notre première réaction face à cette violence est de la qualifier de barbare, monstrueuse, inhumaine afin de l’éloigner même de la notion d’être humain. Elle est cependant bien présente en chacun de nous, à des degrés divers. “Sommes-nous tous des barbares en puissance ?”

La barbarie n’est pas une graine larvée qui attend une situation donnée pour émerger. Elle n’est ni un trait de personnalité, ni une prédisposition quelconque, simplement le résultat d’une suite d’adaptations et de réactions psychiques. On ne naît pas barbare, on le devient.

La suite et les développements sont à découvrir dans ce superbe livre, bien documenté et bien écrit.

Un court extrait du chapitre : les crimes de lèse-narcissime

“Un jeune est tué pour une “embrouille” de portable ou de casquette, pour une cigarette refusée ; une meute saccage tout sur son passage pour un motif qui semble dérisoire. Comment le comprendre ? Comment analyser la disproportion entre l’acte et son motif allégué, entre sa gravité et la personnalité de l’adolescent ou du jeune adulte impliqué ? Eux aussi se présentent comme ordinaires. Leur expertise [psychiatrique] est d’une consternante pauvreté. Leurs réponses sont rudimentaires et stéréotypées. En dehors de toute insuffisance intellectuelle, la pensée n’est vraiment pas leur exercice privilégié. Non seulement ils ne connaissent pas le plaisir de penser mais ils le fuient, l’évitent, le court-circuitent comme une source de danger. […] La pensée elle-même, voilà l’ennemi. L’accueillir est intolérable, en faire quelque chose d’autre qu’une décharge motrice est impossible.”

Voir dans le catalogue de la BML

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