Je vais rester
Lewis Trondheim (scénario) et Hubert Chevillard (dessin)
lu, vu, entendu par Henri - le 11/07/2018
Entre deuil et liberté, ce roman graphique dresse le portrait d'une femme "entre parenthèses".
Voici un bel album, sur un scénario de Lewis Trondheim porté par le dessin sensible d’Hubert Chevillard. La protagoniste de ce récit touchant est une jeune femme «en vacance», à tous les sens du terme, mais au premier chef en vacance d’elle-même. A peine arrivés à Palavas, station balnéaire populaire, Fabienne et Roland se voient «séparés» de la manière la plus soudaine et brutale qui soit : en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Roland est décapité par un panneau métallique détaché par une bourrasque de vent. Le choc que ressent Fabienne se manifeste par une forme d’indifférence incrédule proche du déni.
Elle se désintéresse des formalités et autres obligations, et décide de rester à Palavas pour la durée de la location de l’appartement, comme si de rien n’était, se mêlant jour après jour aux milliers d’estivants insouciants et béats. Disponible (libre ?) elle s’imprègne de l’ambiance estivale, vivante, joyeuse et factice (soulignée par de nombreux passages muets et contemplatifs), assiste à toutes les manifestations touristiques que feu son époux avait scrupuleusement planifiées, et sympathise avec un local, sorte de gitan à la fois charismatique et mystérieux. Mais bientôt, cette semaine-parenthèse touche à sa fin …
Voir dans le catalogue de la BML
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