My sweet pepper land

Au carrefour de l’Iran, de l’Irak et de la Turquie, le cinéaste Hiner Saleem adapte les codes du western à l’occidental aux zones montagneuses et insoumises au sud du Caucase. Telle une sorte de « Triangle d’or » où magouilles et magots sont les maîtres mots, la population vit de peu, dans la terreur de l’influence néfaste des trafiquants.

Pour fuir la pression d’un mariage imposé par sa mère un officier de police demande sa mutation dans cette zone de non droits. Il y fait la connaissance de l’institutrice, femme belle et indépendante qui dérange les mentalités et les traditions. Ces héros modernes mènent leur combat pour la justice et l’éducation au milieu de l’intimidation et la corruption.

Tour à tour drôle et envoûtant, les scènes s’enchaînent à la perfection signant le travail d’un cinéaste accompli mêlant savamment tradition et modernité, comme dans cette séquence hors du temps où Govend, l’institutrice, joue du hang. Cet instrument à l’aspect ancestral semble surgir de la nuit des temps, avec des sonorités d’une incroyable mélodie rappelant à la fois celle de la harpe, des cloches, des carillons et des flûtes…. alors que le hang a été inventé en Suisse en 2000.

Hiner Saleem acteur et réalisateur d’origine Kurde fuit à 17 ans le régime de Saddam Hussein. Il dénonce à travers le prisme d’un kaléidoscope aux facettes burlesques et tragi-comiques, l’absurdité des guerres, la bêtise et la tyrannie.

Il a réalisé Vodka Lemon (2003), Kilomètre zéro (2005), Dol ou la vallée des tambours (2007) et plus récemment Si tu meurs je te tue (2011) et en 2013 My sweet pepper land, sorti en France en 2014 dont voici la bande annonce.