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Faiblesse d’un seul

Emilien Chesnot

un texte à lire et relire pianissimo, qui se donne progressivement, se déploie...

Edité aux éditions centrifuges et accompagné des encres de Dominique Lardeux, Faiblesse d’un seul d’Emilien Chesnot est un texte à lire et relire pianissimo, qui se donne progressivement, se déploie du “ je ” corps au corps de l’arbre, à son arborescence, qui déborde par là-même où il n’existe pas, qui fuit par là où il remplit :

 “ je sens

les choses se vider

de ma présence ”

C’est un texte de couleurs et de lumière, d’espace et d’air pour “ être au cœur de ce monde ” ou bien, comme l’écrit Kôicho Kurita dans vie_terre_vie, “ pour ne faire qu’un avec la Nature ”.

De son long poème subtil, méditatif et décantatoire, l’auteur nous dit ceci :

“Il y a quelques années, au bord de la Vilaine, à Rennes (Mail François Mitterrand), j’ai fait une expérience très intense. C’est l’été. Je suis allongé dans l’herbe qui descend en pente douce. À côté de moi, deux amis. Nous discutons, nous entendons les enfants courir sur le chemin longeant le fleuve en contrebas. Et, d’un coup, je quitte mon corps. Aussi simplement qu’il m’est difficile de le dire et de l’expliquer. J’ai flotté – pris d’une légèreté entière. Les bruits de la vie familière, les odeurs n’ont pas cessé d’être là. Mais je ne les reconnaissais plus, elles me parvenaient à travers une aura magique. C’était un moment vide, apaisant, mais inquiétant comme le serait le calme radical. Un moment de pure sensation déformante. Depuis, je ne cesse de revenir sur ces quelques secondes – minutes? – qui m’ont traversées, et j’essaye de les déplier, de faire travailler au plus profond toutes leurs implications. faiblesse d’un seul témoigne de cette tentative. Il s’agit d’une sorte de journal que je souhaiterais perpétuel (j’ai prévu de donner suite au texte) prenant pour base cette temporalité très resserrée. Le perpétuel venant précisément du fait que ce moment n’aura jamais fini, je pense, de fouiller en moi à la recherche d’une ouverture. Et par ce mode d’écriture, je me mets à longer le moment qui s’est posé là comme un trou sans fond, et me reparaît tantôt comme l’image même du calme, tantôt comme celle de l’angoisse.”

A lire toutes affaires cessantes.

Emilien Chesnot & Béatrice Brérot

Voir dans le catalogue de la BML

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