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Avoir la rage

du besoin de créer à l'envie de détruire

Daniel Marcelli

« Depuis quelques années, une expression s’est répandue dans la bouche des contemporains, les adolescents en particulier : J’ai la rage… ». Dans son dernier livre, le pédopsychiatre Daniel Marcelli, auteur de plusieurs ouvrages sur l’enfance et l’adolescence, s’intéresse à cette nouvelle expression.

L’auteur nous montre que l’apparition de cette expression est concomitante avec l’hyper-individualisme de notre société contemporaine. Nous sommes passés d’un fonctionnement basé sur les contacts et les liens avec autrui à la possibilité, et même l’incitation, à se réaliser en quasi-autonomie. Tout en continuant à chercher l’approbation et la reconnaissance des autres.

Un paradoxe, qui, pour les jeunes générations déjà en quête d’identité et confrontées à des sentiments de solitude et d’impuissance, mène tout droit aux extrêmes. Ces extrêmes, tout en étant de formidables moteurs créatifs, peuvent aussi mener à la destruction : « A l’origine des engagements les plus sectaires et les plus radicaux, on retrouve toujours à l’œuvre cette rage qui, ne trouvant pas d’exutoire créatif,… ne peut s’exprimer qu’en détruisant… soi-même ou les autres ».

Ce qui explique le risque de radicalisation de ces jeunes pour le Daniel Marcelli. Les émissaires des extrêmes de tout bord l’ont bien compris : ils utilisent cette ambivalence, ce besoin de s’accomplir en écoutant les jeunes, en leur proposant d’effectuer des missions humanitaires ou des “bonnes” actions envers des gens nécessiteux, puis, ensuite, en dévoyant cet engagement vers d’autres formes plus radicales.

Mais, comment sortir de ce cercle infernal ? L’auteur avance plusieurs propositions, comme intégrer l’enseignement religieux dans les écoles, aller au-devant des jeunes et provoquer le dialogue, restaurer le besoin de considération. Mais, est-ce suffisant ?

A écouter sur RFI : Avoir la rage

Voir dans le catalogue de la BML

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