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A la ligne : feuillets d’usine

Joseph Ponthus

Des lignes de poissons et des lignes de mots

En suivant son amoureuse en Bretagne, le narrateur abandonne son métier d’éducateur et devient intérimaire dans les usines agroalimentaires. Il va s’occuper des poissons panés, des crevettes cuites, des bulots, des araignées de mer. C’est le travail à la ligne, expression policée qui désigne le travail à la chaîne dans notre monde dit moderne. Le narrateur croit perdre la raison le jour où on lui demande de passer à l’égouttage du tofu : de gros blocs de produit à sortir de l’emballage et à poser sur une grille. Kafka n’est pas loin … Le vrai monde c’est celui de l’usine ou celui du dehors ?

En posant des mots sur les gestes et les souffrances du corps au travail, Joseph Ponthus écrit un récit-poème qui nous fait parfois sourire, souvent frémir. Il empoigne la réalité du travail à l’usine et de cette forme d’aliénation parvient à en exsuder un sens salvateur.

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