Trop politique, Avignon ?
Publié le 30/07/2019 à 09:33 - Modifié le 06/08/2019 Benoît S.
Cette année encore, la programmation du Festival a fait la part belle aux spectacles politiques, conformément à la ligne tracée par son directeur, Olivier Py, depuis 2014. [Olivier Py dresse le bilan d’Avignon 2019 dans Télérama]
Au risque de voir les enjeux politiques et sociaux éclipser les enjeux artistiques ? C’est en tout cas, le point de vue de certains, qui n’hésitent pas à alerter sur la prolifération de « spectacles sur » … (sur les migrants, sur la crise de l’Europe …).
- “Au Festival d’Avignon, les thèmes sociaux ont occupé toute la scène” pour Le Monde
- “Avignon : avec une fréquentation en hausse, le Festival défend l’indéfendable, sa programmation” pour Le Figaro
- “Bilan du Festival d’Avignon : la politique seule ne fait pas théâtre” pour RFI
En effet, on peut légitimement s’interroger sur le risque de désamorcer toute subversion et d’éteindre tout esprit critique de la part du spectateur lorsqu’on lui présente des spectacles aux thèmes aussi identifiés. La pensée devient alors très balisée et ne parvient plus à nous faire comprendre la complexité du monde.
Ce qui peut produire, à rebours de l’effet recherché, des spectacles totalement inoffensifs.
« Le [spectateur] n’aura pas à mâcher. On lui a haché menu sa pitance, comme à l’hospice. La chaise longue est gratuite. Un sirop vous sera servi. Avez-vous froid ? Un châle tombe sur vos épaules, un plaid se pose sur vos jambes. Voulez-vous un bouillon ? » [Défense de Prosper Brouillon d’Eric Chevillard]
… et au lit !
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