Mais où sont passés les auteurs de théâtre ?
Publié le 02/04/2019 à 08:00 - Modifié le 03/04/2019 Benoît S.
Certes, la production éditoriale est foisonnante. Des éditeurs comme Actes Sud Papiers, Les Solitaires Intempestifs ou encore Lansman publient des textes de qualité. Pourtant, lorsque l’on s’intéresse aux pièces qui vont être jouées, en France, cette année, un constat interpelle (même s’il n’est pas nouveau – Libération s’en faisait déjà l’écho, il y a un an) :
Les pièces programmées font, une fois de plus, la part belle aux reprises de classiques et aux adaptations de romans, d’essais et de films.
Ainsi :
Retour à Reims de Didier Eribon fait l’objet d’une adaptation par Thomas Ostermeier
Opening Night de John Cassavetes par Cyril Teste (il avait déjà adapté Festen de Thomas Vinterberg)
Anna Karenine de Leon Tolstoï par Tiago Rodrigues (après Madame Bovary de Flaubert)
Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman par Julie Deliquet
Le Direktor de Lars von Trier par Oscar Gomez Mata
Alors, d’où vient cette frilosité ? Premiers accusés : les décideurs économiques, si réticents à se laisser convaincre sur la foi d’une signature peu connue.
Mais l’article de Libé pointe une autre tendance, esthétique celle-là. Beaucoup de metteurs en scène privilégient, désormais, une écriture en lien avec le jeu des acteurs et subordonné à la performance. Le texte se crée de plus en plus au fil des répétitions et le statut de l’auteur devient alors marginal.
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