La pensée positive rend-elle heureux ?
Publié le 31/08/2018 à 15:48 - Modifié le 11/10/2019 Karine
Depuis quelques années, les rayons des librairies foisonnent d’ouvrages de développement personnel. Ce marché « est évalué par l’institut GfK à 45,3 millions d’euros, en croissance de 8 % ». Apprendre à communiquer, cultiver son estime de soi ou maitriser ses émotions sont quelques-unes des voies proposées par la pensée positive pour être heureux.
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Pourtant cette injonction au bonheur ne semble pas tenir toutes ses promesses. La pensée positive aurait des effets pervers sur l’individu et sur la société. C’est ce que pensent la sociologue Eva Illouz et le psychologue Edgar Cabanas dans l’essai qui vient de paraitre Happycratie : comment l’industrie du bonheur a pris le contrôle de nos vies. En plaçant la personne comme unique responsable de son bonheur, la pensée positive culpabilise les pauvres, encourage des valeurs d’individualisme, sert les discours politiques de domination et de désengagement contre la lutte des inégalités. La pensée positive incite à la course au bonheur de chacun et compromet « la construction collective d’un changement sociopolitique ». Ce point de vue avait déjà été abordé par deux chercheurs en Management et Sciences des organisations dans Le syndrome du bien-être.
Alors, la pensée positive, une fausse bonne idée ?
Pour aller plus loin :
- Le développement personnel est-il vraiment l’arnaque du siècle?
- Heureux qui comme “Moi, je”. Entretien avec Eva Illouz. France Culture. 30 août 2018
- Le développement personnel, se changer pour changer le monde ?
Dans la collection de la bibliothèque de Lyon :
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