Gérard Genette: disparition du pape de la narratologie

Publié le 18/05/2018 à 00:00 - Modifié le 16/05/2018 Yôzô-san

Le 11 mai 2018 Gérard Genette s’en est allé à l’âge de 87 ans.

Fils d’ouvrier parisien, Gérard Genette aura eu un parcours atypique, entièrement tournée vers la littérature et son analyse.

Né en 1930, il obtiendra son agrégation de Lettres en 1954 et enseignera les lettres dans diverses institutions prestigieuses, du Mans à la Sorbonne en passant par Yale.

Dans ce cadre universitaire, son chemin croisera celui de Roland Barthes, fondateur de la “nouvelle critique”, courant de critique littéraire aux méthodes inspirée du structuralisme dont Genette deviendra rapidement l’une des grandes voix dans les années 60, aux côtés de Jean-Pierre Richard, Jean Starobinski ou Serge Doubrovsky.

En 1970, il fonde avec Hélène Cixous et Tzvetan Todorov la revue Poétique consacrée à la théorie littéraire.

C’est avec sa série d’essais intitulés Figures, que “Genette le théoricien” se révèle. Dans ces ouvrages, il révolutionne l’analyse textuelle et pose les fondations de la “narratologie” en définissant de véritables clefs pour l’étude des techniques et structures de la narration littéraire, notamment autour de la notion de diégèse.

L’autre grand pan de sa carrière de théoricien, il le consacrera à replacer le texte littéraire dans un contexte, donnant ainsi naissance à 2 concepts phares de la critique littéraire: le paratexte (Palimpsestes, 1982), ensemble d’écrits et de discours (dédicaces, 4e de couverture, correspondance, bandeaux, etc …) qui entourent la publication d’un texte littéraire et ont pour but de le faire exister, et la transtextualité (Introduction à l’architexte, 1979) que l’on pourrait définir comme ce qui fait naître le lien entre deux textes.

Infatigable penseur, il a marqué et marquera sans aucun doute encore longtemps les esprits des étudiants en lettres et des passionnés de littérature.