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Afrique du sud : le théâtre tourne-t-il rond ?

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - Modifié le 07/09/2016 par le département Arts Vivants à la médiathèque de Vaise

La Coupe du monde de foot vient de débuter en Afrique du sud, alors parlons théâtre ! Et pour aller droit au but, voici les références principales concernant le théâtre sud-africain...

Sn00ze92 (licence Creative Commons)
Sn00ze92 (licence Creative Commons)

L’auteur dramatique le plus connu à l’étranger est sans aucun doute Athol Fugard. Un blanc qui commence à écrire dès 1956, en compagnie des acteurs noirs John Kani et Winston Ntshona, avec l’ambition de créer un répertoire sud-africain. Il écrit ainsi deux pièces qui ont fait le tour du monde anglophone : Sizwe Bansi est mort et The Island. Inspirées par le quotidien des détenus de Robben Island (l’île où fut détenu notamment Nelson Mandela), elles sont devenues des classiques du théâtre de protestation.

Il a également écrit Boesman et Lena, Hello and Goodbye, Lien de sang,
People are living there, Inculpation pour violation de loi sur l’immoralité, Road to Mecca et Playland.
Sachez enfin qu’Athol Fugard est l’auteur du roman à l’origine du film Mon nom est Tsotsi, Oscar du meilleur film étranger 2006.

Cependant, bien que ses pièces soient multiraciales et que son travail soit reconnu dans le monde entier, celui-ci reste largement méconnu dans les milieux des townships, sans doute parce qu’il est issu du milieu intellectuel et libéral blanc.

A l’inverse du travail de Gibson Kente, auteur de théâtre devenu mythique dans ces mêmes townships et inspiration principale du théâtre communautaire (voir l’article passionnant d’Africultures à ce sujet – référence en bas de page).

Gibson Kente se distingue lui aussi par ses initiatives révolutionnaires : “parrain du théâtre noir”, il évoque abondamment le quotidien de la ségrégation dans les townships de Soweto. Malheureusement, sa production littéraire n’est pas disponible en France.

Parmi les auteurs plus jeunes et qui ont pu connaître les bouleversements engendrés par la fin de l’Apartheid, on doit citer Manaka Matsemela (voir son unique pièce disponible en français Ekhaya), Mbongeni Ngema, Fatima Dike, Zakes Mda (voir ses romans édités en français) ou Pieter-Dirk Uys, qui ont chacun connu une carrière internationale, même si leurs pièces sont rarement voire pas du tout éditées en français.

On notera enfin le soutien à tous les changements sociaux, politiques et artistiques apporté par le Market Theatre à Johannesburg.

Pour compléter cette présentation finalement bien maigre des dramaturges sud-africains, je vous conseille la lecture de l’article Du théâtre sud-africain d’élite au théâtre populaire sur le site Africultures.com.

Ainsi que deux ouvrages sur les townships et l’apartheid :

  • Afrique du Sud : théâtre des townships, qui vaut pour sa préface de Peter Brook, sa postface et son glossaire, et bien sûr pour les 3 pièces qu’il propose : “The Island” et “Sizwe Banzi est mort”, d’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona, et “Le costume”, de Can Themba.
  • Mettre en jeu l’Apartheid, une analyse de ce que fut l’apartheid et la forme que le théâtre a prise durant la ségrégation raciale en Afrique du Sud.

Allez l’Irlande !

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